Vacances
à Gerdes, avec les cousins côté Rougier, 1951
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Gerdes 51 Claude

Gerdes 51 Claude
 (détails)
47 ou 48, Gerdes probablement
Claude aimait assez les chats

Gerdes 1951 , Claude
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"Mon
cher Papa Françoise est partie hier à 8h du soir et me voici
à nouveau comme un vieux crouton derrière ma malle. Tu penses si
nous avons papoté et radoté en rappelant les vieux souvenirs. La
ballade la plus amusante que nous ayons faite est un grand circuit que nous avons
fait en autostop, par le Tourmalet, Barèges, Luz et Lourdes.. nous sommes
tombées sur des gens charmants et délicieux; une autre fois nous
avons été au col d'Aspin avec des anglais - le mari, la femme et
les enfants et ça m'a bien amusé de ressortir quelques mots que
je savais. Je ne me rappelle plus tous les détails des "Mains Sales",
mais je me souviens que comme pièce elle m'avait enthousiasmé... évidemment
on en ressort un peu sceptique. Il fait à nouveau un temps magnifique.
je vais refaire un peu d'histoire - je n'ai trouvé que Michelet à
la bibliothèque municipale comme histoire moderne! - |
Lettre écrite
de Gerdes par Claude à Grand-Père, vers
1951
 | Je
me suis très bien entendue avec Paulette pendant notre voyage. Je t'embrasse Claude Jean
est venu hier et nous avons profité de sa voiture pour faire une excursion
jusqu'au lac de Gaube. J'ai trouvé Cauterets charmant et animé.
Je t'enverrai des photos
|
 lettre
écrite de Gerdes par Claude à Tandrée, en été
1947
| "Gerde
le 28 Ma chère Tandrée Me voici dans un autre monde, un autre
temps, un autre espace que Sceaux et je m'aperçois que je n'écris
guère à ma vieille tante. C'est une honte, quoi qu'il en soit je
vais réparer le mal et m'entretenir bien longuement avec elle.. | Pendant
que tu visitais ou plutôt que tu faisais visiter à des provinciaux
la capitale nous avons continué à explorer les Pyrénées.
Hier nous avons été à un petit lac, le lac d'Arise. Départ
en autocar, la grosse dame se sentait vieille et n'est pas venue. Nous avons fait
une bonne grimpette pour monter jusque 2000m au milieu de troupeaux de moutons
qui venaient nous lécher les mains, de chevaux qui caracolaient et de vaches
qui nous regardaient de travers. Nous avons donc longé une petite vallée
ravissante en cueillant des "coprins" chevelus - les meilleurs champignons
te dirait Maman - énormes, majestueux et boursouflés dont nous avons
remplis 2 sacs et que nous sommes entrain de faire sécher. Après
3 heures de marche nous sommes arrivés devant une immense flaque d'eau
glaciale, par malheur le soleil a eu le mauvais goût de disparaître
derrière des nuages qui s'appesantissaient jusque sur nous de telle sorte
que, gelés et claquant des dents, nous sommes repartis au triple galop
après avoir déjeuné. Nous avons repris nos bicyclettes que
nous avions fait enregister au village, et sans un coup de pédale nous
sommes arrivés à Gerde. Après demain nous irons au pic
du midi puis un autre jour à Gavarnie. Tu vois ma chère Tandrée
que nous ne laissons pas nos jambes inactives. Tu me dis que les raies ne se feront
peut-être plus en 1948? me voici très inquiéte. Les grands
modèles d'hiver sont-ils sortis et comment sont-ils? Je te remercie d'autre
part pour toutes les corvées que tu as eu la gentillesse de faire. Fanny
me pousse vers Sciences Po, le mieux est que j'aille voir Mlle X fille de l'amie
de Livragne. Jean le mari de Paulette me conseillerait plutôt géographie,
il voit des tas de débouchés (qu'il dit) dans des services géographiques
et linographiques (?) économiques etc.. après tout
ce serait moins rasoir que d'entrer dans le professorat. De toutes façons
je repasserai place St Michel. Paulette est partie à Argueil, elle est
ravie et se voit engraisser à vue d'oeil. Tante Lucie est toujours dure
d'oreille, elle est très bavarde et très gaie, mais se fait de la
bile pour une mouche écrasée. Grand-mère est parfois désespérée
de cette immobilité dans laquelle elle est confinée depuis plus
d'un mois et qui ne semble pas prêt de prendre fin. L'absence de mouvement
lui donne mal partout et elle a des tas de petites misères. On la lève
toujours de 4h à 6h en l'installant dans un fauteuil et je me demande si
ces déplacements même brefs sont bien fameux pour le recollage des
fractures. Fanny travaille toujours comme un zébre. Nous engraissons
toutes les deux.. Je suis même rouge. Est ce un coup de soleil permanent,
je n'en sais rien! Je grandis aussi, bientôt je dépasserai Papa. Lundi
je vais chercher un film que j'ai donné à développer, je
t'aurais déjà envoyé de multiples photos si le premier film
avait été bon: mais le tirage a révélé qu'aucune
pellicule n'était bonne. Le film avait dû prendre le jour quand il
avait été posé et reposé à Sceaux. Je vais
ici terminer ce bavardage et aller me baigner. Je vous embrasse donc de tout coeur
chère Tandrée et chère Bonne-Maman en vous disant à
bientôt Claude PS
Nous rentrerons sans doute vers le 20. |
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