Suzanne
MAILLET-ROUGIER ,
née le 2 mai 1900 à Reims, décédée
en 2005 à Mantes
mère de Claude
Années de guerre 14-18,
et jusqu'à 1920
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Souvenir de Marguerite
Maillet, sa mère :
" Suzanne -
née le 2 mai 1900 - fit ses études à la pension
Lacourt-Gily à Reims;
la guerre l'ayant surprise en Normandie avec son oncle
THIRION, elle entra au lycée de Cherbourg
jusqu'en mars 1915. Revenue auprès de ses parents à
Epernay, elle prépara
son brevet élémentaire qu'elle passa à Châlons
un jour de bombardement.
Elle se consacra ensuite plus particulièrement
à l'étude du dessin et suivit à Tours les cours
de l'école des Arts. "
Souvenirs de Granie
elle-même:
"Un
pénible drame arriva : ce fut la Grande Guerre, la plus grande
catastrophe des temps modernes. Les hommes durent vivre dans des trous
creusés dans la terre, se jeter les uns contre les autres à
la baïonnette, cela dura 4 années, interrompues par l'arrivée
des américains.
On était patriote, mon frère
René s'engagea à 18 ans dans l'artillerie, canons
de 75, la préparation de 4 mois le laissa épuisé,
en octobre , il était à Verdun,
il eut la charge d'un 75 avec quelques territoriaux. Il parvint à
se faire muter pour être observateur dans l'aviation.
L'entrée en guerre me trouva
à Asnelles (près
d'Arromanches, en Normandie) chez
les THIRION pour quelques jours, (voir
le "journal"
tenu par Suzanne pendant qelques jours à partir du 3 août),
ils me gardèrent 8 mois. En Octobre nous suivions mon oncle,
officier interprète à
Cherbourg. On nous mis au lycée de filles, mon prof était
agrégé. En 5 mois, l'horizon intellectuel changea.
J'ai
rejoint mes parents à Epernay
où mon père retrouvait ses routes du front. Il prit
sa retraite en Octobre 1916, en Touraine.
Nous nous installâmes dans
un petit château,(la
maison des Trois Tonneaux, à Saint-Cyr-sur-Loire)
une petite merveille avec son jardin. La guerre nous tourmentait avec
l'isolement, la grippe espagnole, cela devint sinistre.
Pour m'occuper, après les
soins à mon père, je tirais l'aiguille ou m'occupais
de dessin à l'école des Beaux-arts, le prof était
un vieux graveur.
En 1920, mon père voulut
se rapprocher de Paris et il acheta une maison à Sceaux, mes
frères faisaient leurs études à Paris, ils venaient
le dimanche.
Granie
- févr 89 - """
Journal tenu par Granie en août 14 à
Asnelles, elle avait 14 ans


(détails)
Suzanne et Vonnette à Asnelles en été 1914
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Sur un petit carnet, Granie âgée
de 14 ans, a noté ses impressions des premiers jours de
la Guerre:
S. Maillet (le
texte a été restitué avec les fautes d'orthographe,
Suzanne avait 14 ans)
""3 août 14
Je suis à Asnelles depuis 15 jours, le temps passe
bien vite en vacances cependant nous venons de passer une semaine
bien triste en effet il s'agissait de la guerre avant hier nous
avons eu la mobilisation générale et ce matin les
hostilités ont commencés heureusement c'est nous
qui sommes vainqueur puisque nous avons détruit un seepelin
et mis hors de combat 17000 h. tandis que la France n'en a eu
que 8000. Jusqu'ici je n'y croyais pas à la guerre mais
hélas maintenant il faut s'y résigner car elle est
inévitale. Mais si nous étions vainquus je serait
allemande ce mot me fait frémir, heureusement que j'espère
avec le courage de nos troupes et de notre force puisque nous
avons comme alliés des pays et en plus avec l'aide de Dieu
nous serons vainqueurs. L'oncle Louis est parti hier matin les
adieux ont été bien tristes il part pour Paris et
ensuite est envoyé à Cherbourg comme officier interpréte
d'état major. Heureusement qu'il n'est pas en danger là
bas
4 août
Hier après midi nous sommes allées chez les petites
Vigano (?) et comme par habitude
nous avons joué au croquet et puis
nous avons appris autre chose c'est que ces premières nouvelles
étaient fausses les Allemands ont seulement pénétrés
dans le Luxembourg et ont aparut sur sept points différents
sur la frontière française la Belgique est avec
nous heureusement. Ce matin j'ai été avec Mme Bouvrain
faire quelques courses elle est légérement détraquée
elle nous est arrivée le 2 août quittant Chateauroux
pour venir ici de plus elle n'est pas très patriote quoique
fort bonne personne et condamne les personnes
qui s'engagent soit comme infirmière ou comme mon oncle,
moi je ne suis pas de son avis nous attendons des nouvelles Vonnette
va acheter le journal
5 aout
La guerre est définitivement déclarée depuis
hier, l'Angleterre elle aussi la déclarée à
l'Allemagne, j'ai beaucoup de confiance en la victoire il parait
que les ostilités ont commencés, en tout cas la
Belgique est envahie. Hier j'ai été à la
pêche aux moules avec Simone
(De Saché ?), Mme Lejuste et
Jean Ponsard. Il a des idées fort bizarres d'après
ses théories qu'il nous a expliquées nous en avons
trouvé suffisamment.
Rien de nouveau tout ces jours ci en tout cas tous les pays se
déclarent contre l'Allemagne tant mieux en effet il se
conduise bien mal en fusillant en Alsace des enfants et des prêtres.
Il y a une nouvelle importante Liège est envahi par les
Allemands. Les Belges les repoussent héroïquement.
Il s'est installé dans notre engar une troupe de gens qui
doivent garder la route la nuit afin de défendre la circulation.
10 aout
Bonne nouvelle aujourd'hui les Français ont pris Mulhouse
et entre en Allemagne. J'avais communié ce matin là
pour la France et j'ai appris cette nouvelle à 11h On dit
aussi que les Anglais ont débarqué à Ostende
- Calais - Dunkerque. Cet après midi j'ai été
pieds nus à Arromanche lire les dépêches,
nous sommes passés par la plage et en revenant j'ai mangé
des moules crues, c'est absolument comme les huitres
12 aout
Hier les nouvelles ont été moins bonnes il parait
que nos troupes après avoir pris Mulhouse et Altkirch se
sont replié derrière Mulhouse. Tous le monde était
bien triste il n'y a rien de perdu il parait pourtant que l'Italie
voudrait marcher et contre nous. La grande bataille va avoir lieu
bientot toutes les forces sont amassées d'un seul côté
il va y avoir un bien terrible choc. Hier nous devions aller à
St Come mais nous étant arrété en chemin
nous nous sommes fait bien attrapés. Aujourd'hui nous avons
été aux crevettes mais il n'y avait rien.""
Lettre
de Marguerite Maillet à sa fille Suzanne à Cherbourg,
le 9 février 1915, racontant la vie près du
front.
Lettre
de Suzanne à ses parents le 7 mars 1915, de Cherbourg à
Dornecy ou Epernay?

27 sept. 1915, versement de Suzanne en francs-or
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détails
1917, souscription de Suzanne à n emprunt de la défense
nationale
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(détails)
A Cherbourg, mars 1915, Vonnette, Suzanne Maillet, Tante
Jeanne et Oncle Louis Thirion

(détails)
Pau 1917-18 de g à d: Suzanne, Jeanne, Louis, Vonnette

(détails)
Suzanne et le chien Plumard, vers 1918 à
St Cyr

le chien Plumard (?)
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Suite de l'histoire de
Suzanne Maillet:
au chapitre 512, pour les
années 1921-27
au chapitre 520 pour les années
1927-39 (famille Rougier) et les chapitres
suivants: 521 à 534 (famille Rougier toutes les années
suivantes)
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