Maurice
ROUGIER
de la Libération de Bourg en septembre 1944
à sa mort en 1974
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Souvenirs
de Claude:
" La Libération
n'accepta pas ces militaires qui n'avaient pas été du
côté des gagnants. Bien que très heureux d'avoir
été rappelé par le Maréchal de Lattre de
Tassigny - qui était de la même promotion de l'école
de guerre - pour terminer la libération de la France (Strasbourg,
puis l'Allemagne) comme officier de liaison puis organisateur d'un camp
regroupant des déportés de toutes nationalités,
enfin en occupation à Rockenhausen
dans le Palatinat (où nous avons passé des vacances
en 46), il fut dégagé de l'armée lors de la Commission
d'Epuration menée par les "résistants".
En septembre 1944,
Bourg a été libéré par les troupes américaines
de la 7ème Armée, qui remontaient vers le Nord après
le débarquement du 15 août 44 en Provence
Le Lt-Colonel Rougier était alors
affecté au Service Social Régional de la 14ème
Région Militaire (Lyon) et occupait les fonctions de chef
du service social de l'armée pour la région de Bourg en
Bresse (depuis avril 1943).
Après des péripéties diverses:
- Le 18/9/44, il
est mis en disponibilité par le Général Cdt
la subdivision de Bourg (mesure prise dans le désordre faisant
suite à la libération de Bourg). Il est néanmoins
maintenu au Service Social, mais sa situation administrative est devenu
incertaine et en principe il n'était plus payé et n'avait
plus le droit de porter l'uniforme.
- A une date non précisée, mais après le 16 nov
44, le Chef du Sce Social de la 14ème Région a
demandé sa remise en activité à/c du 1/9/44,
en faisant apparaître l'illégalité de la mise en
disponibilité, injustifiée et arbitraire au regard des
textes admpinistratifs en vigueur..
- Le 14/3/45, la
mesure de mise en disponibilité a été annullée.
Sa situation administrative a été régularisée
avec effet du 1er septembre. Au même moment son camarade de promotion
à l'Ecole de Guerre (1926-28), le Général (futur
Maréchal) de Lattre de Tassigny, Cdt la 1ère armée
Française, l'a rappellé dans son Etat Major pour reprendre
le combat.
Auparavant il avait dû passer devant la Commission d'Epuration
- Guerre dont Granie a noté "l'avis
de la Résistance", avis qui n'a pas pu empêcher
le retour dans l'armée du Lt-Colonel Rougier.
Maurice Rougier a donc
été (23 février 45) affecté à
l'Etat-Major de la 1ère Armée Française du Général
de Lattre de Tassigny (avis
de mutation du 23 février 1945).
Il semble que cet état-major se trouvait à Gérardmer,
la 1ère armée étant alors chargée de réduire
la poche allemande subsistant dans la plaine d'Alsace.
Le Lt-Colonel Rougier se trouvait le 3 mars à Besançon
d'où il a voyagé par la route jusqu'à Gérardmer
le matin du 4 mars 1945. Il a alors été désigné
pour être officier de liaison entre l'Etat-major de la 1ère
Armée et le 2ème Corps d'Armée, poste qu'il
a tenu jusqu'au 10 avril 1945.
Voir les extraits des lettres adressées
par Maurice Rougier à sa famille pendant cette partie de
la campagne de libération de l'Alsace et de combats dans le Palatinat
et au delà du Rhin en Allemagne.
Le 10 avril 1945, devant les problèmes
causés par les millions de déplacés de toutes nationalités
libérés par l'avance des troupes Alliées, il a
fallu installer d'urgence des centres d'hébergements provisoires.
Le Lt-Colonel Rougier a été alors détaché
par le 5ème Bureau de l'EM comme Cdt le Camp
de prisonniers rapatriés de Germersheim. Il s'agissait
de créer de toutes pièces un camp de 1500 prisonniers
Russes, Polonais ou Italiens, camp qui a fonctionné jusqu'en
juillet 1945, les hébergés étant alors tous rapatriés
vers leur pays d'origine.
Voir
les lettres de Maurice Rougier
du 10 avril à juillet 45
Le camp de Germersheim
du 10 avril à fin juillet 1945

(détails)
1er mai 45, fête russe à Germersheim

(détails)
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A Germersheim, le 1er mai 1945 avec les Russes
et les Polonais du camp de déplacés à rapatrier
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détails Grand-Père
est à la tribune, il harangue la population et annonce
la mort de Hitler le 1er mai 45, 8 jours avant la fin de la
guerre et la capitulation allemande
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Le 17 juillet 45,
Lucie Rougier a écrit à son frère Maurice une lettre,
dont voici un extrait:
" ....Nous avons appris avec plaisir que tu te portes à
merveille, que tu as rajeuni et engraissé de 10 kgs. nous sommes
très heureux de ce changement, car la dernière fois que
je t'avais vu quand tu as accompagné Maman à Toulouse,
j'avais été impressionné par ta mauvaise mine et
ta maigreur, c'était l'effet de la sous-alimentation..."
Après le départ des Russes et la dissolution du camp,
début août 1945, Maurice Rougier a été mis
à la disposition du Gouverneur Militaire des Territoires Occupés,
Gouvernement Militaire de Hesse-Palatinat, comme Délégué
de Cercle. Son statut administratif a évolué, il est
devenu "assimilé spécial", avec un rôle
et un statut civil. Sa résidence a été à
Neustadt puis Alzey puis Rockenhausen, toujours
dans le Palatinat, logé par réquisition militaire.
Voir les lettres de Maurice
Rougier du 29 juillet 1945 au septembre 1946, ainsi que le récit
des circonstances de son retour en France fin septembre 1946, avec mise
à la retraite de l'Armée et radiation de son poste civil
dans l'administration d'occupation française en Allemagne, effective
le 1er octobre 1946.

1945, Alzey, (Grand-Père est devenu Lieutenant-Colonel
en 1942)

Portarit du Lt-Colonel Rougier, par un Allemand, probablement
en 1945

probablement 1946
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La famille en Allemagne, Pâques
46
Les Rougier ont eu l'espoir de s'y installer, les filles ont
même été inscrites au lycée français
de Wiesbaden.
La vie était facile, pour les Français en Allemagne:
grande maison réquisitionée, jardinier, chauffeur,
cuisinière, femme de chambre.. tout au frais des réquisitions.
Granie a même dû renvoyer des aides supplémentaires,
mais inutiles, (des anciens nazis à faire travailler).

(détails)
Rockenhausen, 1946
Granie et Grand-Père

(détails)
Rockenhausen, 1946,
Fanny et Claude

(détails)
Rockenhausen, 1946

(détails)
Rockenhausen, 1946
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A Rockenhausen, près de Wiesbaden,
Pâques 1946, venue de Grannie, Fanny et Claude

(détails)
Rockenhausen, 1946
Granie et Grand-Père

(détails)
Hochsenschwand, Pâques 46, Claude ci dessus, Fanny ci
dessous


Fanny, Rockenhausen, 1946

détail
Rockenhausen, 1946
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En famille à Pâques
46 à Rockenhausen
Claude écrit: "Voici la maison du "pacha",
notre villa de Rockenhausen" On aperçoit Maurice,
Suzanne et Fanny, Pâques 1946

(détails)
Rockenhausen, 1946
Granie, Fanny et Claude

(détails)
Rockenhausen, 1946
Granie, Claude et Fanny

(détails)
Rockenhausen, 1946, Fanny 18 ans

(détails)
Rockenhausen, 1946
de g à d: ?,Claude, ?, Fanny
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D'après Grannie, le poste du Lt-Colonel
Rougier lui avait été retiré au profit d'autres
personnes mieux protégés à Paris. Il avait alors
été brutalement dégagé des cadres et mis
à la retraite contre son souhait. Maurice Rougier a alors cherché
du travail.
En fin d'été
1946, Grannie a déménagé de Bourg à Sceaux,
chez sa mère (Marguerite Maillet ou Bonne-Maman de Sceaux). Claude
et Fanny ont été au lycée de Sceaux en octobre
1946.
Pour faciliter sa réadaptation
à la vie civile, Maurice Rougier a suivi une session d'études
(1946-47) à l'Ecole des Carrières Sociales 2
rue Fontenoy à Paris (session 1946-47,
comptabilité
commerciale).
Il a retrouvé un emploi un an après, le 1er octobre 1947
à l'Ecole d'Horticulture de Versailles, cet emploi comportait
la mise à disposition d'un logement de fonction dans les locaux
de l'Ecole.
Curriculum vitae
en date du 3 juin 1947, manuscrit
lettre
du 29 août 1947 adressée par l'Ecole d'Horticulture (son
directeur probablement) à Maurice Rougier, envisageant son
recrutement et diverses éventualités.
lettre
du 30 août 1947 adressée par l'Ecole d'Horticulture (son
directeur probablement) au ministre de l'agriculture, recommandant
le recrutement de Maurice Rougier comme économe.
Arrêté
du 20 octobre 1947, de désignation comme économe à
l'ENH de Versailles.
Suite des souvenirs de Claude:
".... Nous avions
16 et 17 ans et à 52 ans, après une année de chômage
où nous avons vécu à Sceaux,
hébergés par ma grand-mère maternelle, il prit
un autre métier, parce qu'à cette situation était
lié un logement, et que la vie était très difficile
à cette époque de pénurie et de restriction, comme
intendant ou plutôt "économe" à l'école Nationale
d'Horticulture ( 6 rue Hardy à Versailles), à l'emplacement
de l'ancien potager du Roi, de La Quintinie. Il n'était pas fait
pour cela. Il s'y ennuya beaucoup et fut heureux de prendre sa retraite
à Versailles, installé 53 rue du Mar. Foch. Ses
deux filles étaient mariées."
10/11/47, Reclassement
Administrateur de 1ère Classe, économe à
l'ENH, avec effet du 1/9/1947
10/3/48, Traitement
de la Légion d'Honneur, inscription
18/11/48, Brevet
de Retraite du Combattant
8/7/50, Brevet
d'Inscription Pension de Retraite Militaire
A l'âge de 65 ans, en 1958, Maurice Rougier est parti en retraite.(décision
19 mars 1958)
7/5/58, modification
de la date de cessation de fonction
7/5/58, arrêté
retraite au 19/4/58
22/5/58, Retraite,
cessation de fonction le 19/4/58
Les Rougier ont alors déménagé dans un appartement
loué au 53 rue du Maréchal Foch à Versailles
En 1961 il a été promu officier
de la Légion d'Honneur
Suite des souvenirs de Claude::
" Mes
parents voyagèrent, reprirent Dampierre ( -
au début - en indivision
entre Marguerite MAILLET et sa sœur Jeanne THIRION) avec Tandrée
et ils organisèrent cette vieille maison familiale.
Votre grand-père mourut d'un
cancer à 82 ans, dont il était habité depuis de
nombreuses années sans que les médecins l'ait diagnostiqué.
Il s'éteignit en 15 jours dans la paix, mais aussi dans la souffrance
à l'hôpital de Chalons
s/Marne. Il est enterré avec la lignée des Champenois
au cimetière de Dampierre-le-Château le 25 Juin 1974."
Voir aussi l'histoire de la famille
Rougier après 1944

Maurice Rougier, 1951

Sa carte de visite
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à la retraite, Dampierre 1970

Carte du Cercle des Officiers de la garnison de Versailles,
1973
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