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Lettre de Tonton
Robert à Nany
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-4721-
adressée à
sa belle-soeur Marguerite George (ma grand-mère Nanny), quelques
mois après la mort de son épouse Jeanne
Bastien-Gervais ou Mara, la demi-soeur de Nanny. La lettre a du être
adressée à Paris, chez Nanny, au 123, rue de Longchamp
"le 10 mars 1929
Ma chère Margot
J'ai reçu ce matin ta bonne lettre que j'ai lue avec plaisir
et qui commence par t'occuper de ma santé, qui n'est pas brillante
cette semaine; j'ai attrapé un peu de grippe; aussi aujourd'hui
malgré le beau temps printanier (+16 degrés) je reste chez
moi auprès de mon feu, cela s'est porté sur mon point sensible
mon ventre et un bon rhume de poitrine; je n'ai pas interrompu mon travail
qui n'est pas bien fatigant; aujourd'hui je me soigne avec des grogs et
ce soir en me couchant je vais mettre un cataplasme avec cela j'ai
de l'oppression; j'espère dans ma prochaine lettre te dire que
je suis guéri. Les affaires avec le notaire sont finies (il
s'agit de la succession de Marraine dont il a reçu l'usufruit le
reste revenant à Nanny) et j'ai tout payé; il doit
t'envoyer des papiers, il m'a dit que tu patientes un peu; leur dactylo
étant grippée. J'ai reçu une lettre de mon frère
qui a fait revaloriser mes Alsace-Lorraine, 2 hypothèques Francfort
et avec cela mes Bethléem et a touché un billet de mille(
3000F actuels) francs de coupons en retard ainsi qu'un Bethléem
qui est sorti remboursable au tirage, il me donnera cela quand il viendra
me voir. Il avait l'intention de venir à Pâques mais comme
il me dit si il pleut je n'irai pas et cela te ferait passer les deux
jours tout seul, va à Vierville et j'irai te voir un dimanche qu'il
fera beau.
Donc dans trois semaines je serai avec
vous tous ainsi que Maine et Totony (Germaine et Jean Hausermann).
Je me fais une joie de vous revoir après une si longue absence;
je ferai mon possible pour partir le samedi soir et que je serai complétement
guéri. Tu seras bien aimable de m'envoyer l'horaire de l'autobus
de Bayeux à Vierville.
Je vois que Tantine (Adeline
Weill-Collard, tante de Nanny) va mieux puisque tu as trouvé
personne; mais tu aurais du demander au concierge au lieu de monter ces
cinq étages, qui ont du bien te fatiguer avec ton asthme; comme
tu dis , c'est fou à son âge, mais quand tu la feras rester
chez elle, il faudra qu'elle soit bien malade. Alors la pauvre Maine
est comme moi elle est grippée; j'espère qu'elle va bientôt
t'écrire qu'elle va mieux, et qu'elle a de bonnes nouvelles de
sa mère, en voilà des idées de ne pas faire part
à se enfants que l'on va se faire opérer. Elle a du avoir
peur de l'opération, cela me rappelle celle de ma pauvre Jeanne
qui avait si bien réussie.
Je pense pendant que je t'écris que tu
as peut-être chez toi Georges Chevalier avec sa femme et que vous
êtes en train de parler de ma pauvre disparue ( 5h du soir).
Je te remercie de ton article sur les timbres
du Vatican; malheureusement depuis que je suis seul je ne m'en occupe
plus.
Bien des chose aux Grecs et Américains
(les Chedal en Grèce et les Cordelle en Argentine)
quand tu leur écriras; embrassez les tous p. moi.
As-tu retrouvé une cuisinière;
c'est-il celle que tu avais à Vierville l'année dernière.
Je te quitte pour écrire un mot à
Adolphe, je te donnerai des nouvelles de ma santé.
Mille bons bies à vous trois
(qui? Nanny, Maine et Totony?) du vieux tonton Robert"
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